Articles sur la plongée (© Diving 91)



Le scaphandre NEWTSUIT

NEWTSUIT - Photo 1       NEWTSUIT - Photo 2

Grâce au scaphandre Newtsuit, un plongeur peut porter assistance à un sous-marin en difficulté dans la limite du plateau continental (profondeur inférieure à 300m). C'est pour cette utilisation, qu'il a été testé et qualifié par le COMISMER en remplacement des plongées 'traditionnelles' plus coûteuses et surtout beaucoup plus risquées.

A mi-chemin entre un lutteur de sumo et le bonhomme Michelin, le Newtsuit est un scaphandre atmosphérique de plongée (ADS - atmospheric diving suit) qui permet un travail plus sûr et plus efficace à des profondeurs plus importantes que les équipements de plongée conventionnels. Dans le Newtsuit, le plongeur n'est pas exposé à la pression extérieure et n'a donc pas besoin des procédures de décompression interminables. Seulement deux minutes sont nécessaires pour revenir à la surface. Le Newtsuit a été inventé à Vancouver par Phil Nyutten. Il est construit avec de l'aluminium, du titane, de l'acier inoxydable et du Téflon. Il pèse presque 250 kilo sur terre, mais une fois immergé, sa flottabilité est pratiquement nulle.

Travailler sous l'eau a toujours été un challenge pour l'homme. Depuis le début du 18ème siècle, beaucoup de travaux ont visés à soustraire l'homme de la pression du milieu ambiant par le biais de scaphandres atmosphériques dont voici les étapes les plus marquantes du développement.

LETHBRIDGE 1715 (Royaume-Uni)

La première tentative recensée pour protéger un plongeur dans une armure rigide a été conduite par John Lethbridge du Devonshire, Angleterre en 1715. Il s'agissait d'un fût de chêne troué pour laisser dépasser les bras du plongeur et muni d'un hublot dans l'axe des yeux pour voir au travers. L'étanchéité du costume était réalisée à l'aide de manchettes en cuir graissées et scellées autour des bras de l'opérateur. Le scaphandre Lethbridge a permis bon nombre de plongées à 18m comme l'atteste les travaux de l'expert belge, Robert Stenuit. Travaillant avec l'aide du fondateur de la Comex, Henri Delauze, Stenuit a répliqué et fait fonctionner le scaphandre Lethbridge, en utilisant uniquement des matériaux et des techniques disponibles à l'époque.

LETHBRIDGELETHBRIDGE

PHILIPS 1856 (USA)

Le premier équipement atmosphérique de plongée a été conçu en 1856 par l'américain Lodner Philips (ancien canadien). Sa conception était composée d'un torse supérieur formé par un baril 'tubulaire' qui incorporait des joints de type sphérique. Il n'existe pas de détails disponibles sur la conception de ce scaphandre.

CARMAGNOLLE 1882 (France)

CARMAGNOLLE

Les frères Carmagnolle ont conçu un scaphandre atmosphérique de plongée en 1882 qui utilisait un joint de roulement de convolution. Les joints étaient réalisés avec des sphères concentriques ajustées avec une boucle de tissu imperméable à l'eau elle même attachée aux deux extrémités du joint. Le scaphandre de Carmagnolle était d'une brillante conception pour son époque bien que souffrant de beaucoup de problèmes. Cependant, le principe fonctionnait très bien sous une faible pression, et une version actuelle est utilisée pour les joints des genoux et des coudes sur les combinaisons des astronautes. Un scaphandre de Carmagnolle est visible au musée de la marine national à Paris.

BOWDOIN 1915 (USA)

Harry Bowdoin du New Jersey dépose un brevet en 1915 pour un nouveau type de joint rotatif rempli d'huile et pour la conception d'un scaphandre atmosphérique de plongée. La conception était unique en son genre parce qu'elle utilisait la pression ambiante pour équilibrer le joint. Il n'existe toutefois aucune certitude que le scaphandre ai été réellement construit. En effet, dans le principe, les joints présentent un défaut évident de grippage après plusieurs rotations, puisqu'il n'y avait aucun dispositif de lubrification. Ce problème aurait été immédiatement mis en évidence avec la construction d'un prototype.

NEUFELDT ET KUHNKE 1917 (Allemagne)

En 1917, la firme allemande 'Newfeldt et Kuhnke' construit deux modèles de scaphandres atmosphériques basés sur des joints à rotule brevetés qui utilisaient des roulements à billes pour absorber la charge de la pression. En 1924, la marine allemande a testé le scaphandre de deuxième génération à 163m de profondeur, mais le mouvement des membres était très difficile et les joints n'étaient pas fiables. Néanmoins, le scaphandre a permis des interventions à des profondeurs précédemment inconnues. La marine allemande possédait plusieurs scaphandres N&K (appelés " Panzertauchen") pendant la deuxième guerre mondiale. Des copies ont ensuite été réalisées par la marine russe. Le créateur italien R. Galeazzi a également construit des scaphandres atmosphériques basés sur ce type de joints.

NEUFELDT ET KUHNKE

Scaphandre N&K amélioré par Gianni, exposé au palais de Chaillot.

CAMPOS 1922 (USA)

En 1922, le New-yorkais Victor Campos a fait breveter un scaphandre atmosphérique avec des joints rotatifs remplis d'huile qui ne compensaient pas la pression. Le scaphandre était censé atteindre une profondeur de 180m. De toute évidence, le scaphandre pouvait atteindre cette profondeur mais il aurait eu la souplesse d'une brique. Cependant, de tels dispositifs ont été parfois utilisés avec succès en caisson d'expérimentation. Le joint de Campos était d'une conception fiable.

PERESS 1922 (USA)

En 1922, Joseph Peress a fait breveter le premier joint sphérique qui employait un fluide pour réaliser le transfert de pression. Il a ensuite construit son premier scaphandre en 1925 qui malheureusement n'a pas fonctionné avec succès. Plus tard, Peress a modifié les joints avec un cylindre et un piston annulaire reposant sur un coussinet de fluide. Il a conçu un deuxième scaphandre en 1930 qui a été testé à 137m et fût plus tard utilisé avec succès par la marine royale britannique. Le scaphandre ne fût plus utilisé jusqu'en 1935, date à laquelle Jim Jarrett plongea sur l'épave du Lusitania à 96m de profondeur. Le scaphandre a été définitivement abandonné en 1937. Le deuxième scaphandre que Peress a construit est détenu par le 'British Science Museum' et est exposé en Cornouaille.

UMEL 1969 (Royaume-Uni)

En 1969, UMEL (Underwater and Marine Equipment Ltd.) récupère et restaure le vieux scaphandre de Peress, connu sous le nom de JIM 1 (baptisé du nom de son premier opérateur, Jim Jarrett). Les joints ont été redessinés (type 2) et étaient d'une conception très fiable. En 1972, UMEL a réalisé avec JIM2 des plongées à 120m et plus tard a fait construire douze scaphandres. En 1974, UMEL fait breveter un joint de type 3 qui était compatible avec les précédents scaphandres. En 1975, les droits liés aux scaphandres JIM ont été achetés par Oceaneering International Inc. En 1976, un scaphandre JIM a fait une série de plongées historiques à 280m sous 5m de glace dans le haut arctique canadien.


Lien sur le site du fabricant (Ste Canadienne Nuytco Research)

Diaporama du NewtSuit (Mai 1997 - © Diving91)

Le NewtSuit


Les moteurs Dräger


Les moteurs Dräger


Détail du NewtSuit